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Palestine / Israël,

un an après le 7 octobre :

où en est-on, où va-t-on ?

Pratiquement, Gaza est rasée : en moyenne, 80 % des bâtiments résidentiels et infrastructures qui fournissent des services essentiels à la vie des civils,  des institutions, notamment des écoles, des universités, des hôpitaux, des mosquées, des églises, des Nations unies, des installations économiques et industrielles, des voies de transport et des champs agricoles…, tout cela est détruit ou hors service. Il faudra une génération pour tout reconstruire.

Quant à la population, elle est décimée au sens propre : sur les 2,2 millions d’habitants, on peut considérer que 10 % ont été tués (plus de 41 000), blessés (plus de 100 000),  disparus sous les décombres ou gravement traumatisés psychologiquement dans ce carnage. La grande majorité sont des femmes et des enfants.

Pour les survivants les conditions sont catastrophiques : les personnes déplacées vivent dans des camps surpeuplés où manquent les services de base tels que l’eau potable, la nourriture, les soins de santé et l’électricité. Depuis le début de la guerre, les maisons, les écoles et les hôpitaux ont été bombardés, ce qui a entraîné une détérioration des considérable des conditions de vie. Une petite

 

Un grand-rabbin ne devrait pas justifier

les massacres commis à Gazaff

...

« Plus fort que le glaive est mon esprit » : cette inscription gravée sur le fronton de la synagogue de Strasbourg ne semble pas concerner Haïm Korsia, le Grand-rabbin de France. Condamnant à juste titre sur BFM TV la tentative d’incendie de la synagogue de la Grande-Motte survenue fin août, il en a profité pour ajouter sur Israël et Gaza des commentaires particulièrement indignes.

Comparant l’attaque criminelle du 7 octobre à l’initiative du Hamas (1200 tués, civils en majorité, et 251 otages), aux crimes de guerre commis par l’armée israélienne depuis onze mois à Gaza (au moins 42 000 morts, plus de 100 000 blessés, en grande majorité des femmes et des enfants : « ce n’est pas du même ordre », a assuré ce grand humaniste, ajoutant n’avoir «  absolument pas à rougir de ce qu’Israël fait ». Et même que « tout le monde serait bien content qu’Israël finisse le boulot et qu’on puisse construire une paix enfin au Proche-Orient ». La paix des cimetières, en quelque sorte !

 

Le gouvernement d’extrême droite et l’armée israélienne œuvrent à un processus de type génocidaire à Gaza avec, outre les morts et blessés, la destruction systématique des habitations et des infrastructures civiles, n’épargnant ni les écoles ni les hôpitaux, déplaçant, privant de soins et affamant délibérément la population, tout en interdisant l’accès du territoire à la presse internationale.

Le grand-rabbin Korsia fait honte à son titre religieux* en témoignant d’un mépris humain et d’une négation de l’autre, typiques du racisme et de la mentalité coloniale. Associer judaïsme et défense inconditionnelle d’Israël ne peut qu’alimenter l’antisémitisme en laissant croire que tout juif serait solidaire et donc complice de ses crimes.

L’indispensable lutte contre l’antisémitisme** passe au contraire par le respect et le soutien aux courageuses voix juives qui, en Israël et dans le monde, évoquent la paix, condamnent l’occupation coloniale et la guerre séculaire menée contre les droits nationaux du peuple palestinien.

 

* Le Grand-rabbin de France est la plus haute autorité religieuse et morale du judaïsme français

 

** L’absence quasi totale de réactions officielles aux propos du rabbin ne peut qu’interroger. Imaginons qu’un imam, voire le recteur de la Grande Mosquée de Paris, eut tenu des propos de même nature… ! Ne parlons pas de l’État français et du Ministre de l’Intérieur, en charge des cultes.

Et ces propos hautement condamnables ont été vite retirés de la circulation, en particulier par la chaine BFMTV qui les a privés de rediffusion, donc de visibilité, et ce en plein mois d'août... Cela explique-t-il qu'ils soient passés sous les radars et n'aient pas entrainé davantage de réactions, en premier lieu des médias, si prompts à dénoncer l’antisémitisme (même quand il n’existe pas) ? Elles ont fait preuve, pour ce rabbin, d’un silence assourdissant. L’impunité dont bénéficie l’État d’Israël au plan international s’étendrait-elle désormais à la communauté juive française ?

Cela explique-t-il également  le peu de réaction des églises, associations, syndicats, partis politiques ?  Seul·e·s le député apparenté LFI Aymeric CARON, le Président du CFCM (Conseil français du culte musulman) et l’UJFP (Union juive française pour la paix) ont saisi  la Procureure de Paris pour « apologie de génocide ». 

lueur d’espoir est venue de la vaccination contre la polio qui semble marcher. Mais malgré les tentatives de la communauté internationale de venir en aide à la bande de Gaza, l’aide reste très insuffisante pour répondre à l’ampleur des besoins, et l’accès reste sous la dépendance totale de l’armée d’occupation.

Outre de satisfaire l’instinct de vengeance, ces destructions et massacres avaient un double objectif :

· transformer la bande de Gaza en une zone inhabitable pour la vider du maximum des Palestinien·ne·s en les déplaçant vers l’Egypte ou d’autres pays de la région. Mais seuls quelques milliers ont pu fuir ;

· éradiquer le Hamas politiquement et militai-rement, car ses combattants  se cachent au sein de la population. L’organisation islamiste a évidemment été affaiblie, mais elle est loin d’être détruite, ne serait-ce que par le « réservoir » de désespérés que produit  l’agression israélienne permanente.

Seuls les naïfs ont cru à la volonté de Netanyahou de libérer les « otages » capturés le 7 octobre.  Depuis cette date tragique, la directive Hannibal (consistant à ne pas négocier avec les « terroristes », fût-ce au prix de la vie des otages) est appliquée. Il est désormais démontré que, ce jour-là, l’armée israélienne a détruit plusieurs véhicules, tuant sans discernement combattants et « monnaie d’échange » potentielle.

 

Quant au cessez-le-feu que tout le monde appelle de ses vœux avec, là encore, une dose considérable d’hypocrisie, il devient l’arlésienne de la guerre, car personne n’en veut vraiment : ni le Hamas qui place ses intérêts politiques au-dessus de ceux de la population, ni Netanyahou qui est dans sa logique habituelle de guerre totale :

· au Liban contre le Hezbollah, allié de l’Iran, lui aussi  dans le viseur. Déjà des dizaines de morts et de déplacés, israéliens et palestiniens…

· en Cisjordanie et Jérusalem-Est occupée depuis 1967 avec les raids meurtriers de l’armée contre les « terroristes », et les pogroms des colons ; contre les Houthis du Yémen.

Cette guerre totale cache mal l’absence, elle aussi totale, de perspectives politiques « avouables » du Premier ministre et de ses alliés d’extrême droite.

Car on voit se dessiner la stratégie habituelle des sionistes de toute obédience politique depuis la création de l’état hébreu : lors de chaque épisode du conflit, aller le plus loin possible dans les massacres

et  conquêtes, de sorte qu’il y ait le moins possible de Palestiniens (vivants) sur le plus possible de territoires sous leur contrôle.  Puis les gérer dans un silence relatif (on sait que les médias occidentaux ne parlent que des morts juifs)… jusqu’à la prochaine explosion. 

Ainsi est-il probable qu’une guerre à bas bruit avec occupation perdure encore à Gaza et en Palestine pendant un certain temps, au moins jusqu’à l’élection présidentielle aux États-Unis.

Pendant ce temps, la colère et le désespoir montent chez le peuple palestinien, qui a l’impression de payer le prix fort pour ses souffrances, sans qu’aucune solution politique ne soit en vue, tandis que le président Mahmoud Abbas a perdu beaucoup de sa crédibilité.

Quant à la société israélienne, elle reste sous le choc du 7 octobre. La supériorité militaire d’Israël n’est pas en cause, mais beaucoup n’ont plus confiance, ni en Tsahal, ni en ses dirigeants politiques. Les divergences apparues sur les otages sont seulement d’ordre tactique : faut-il négocier d’abord et raser Gaza ensuite ou l’inverse ? Les Palestiniens et leur souffrance restent invisibles dans une société coloniale et fascisante fondée sur l’apartheid et la négation de l’indigène. La Knesset a d’ailleurs voté à une immense majorité son opposition à toute idée d’État palestinien. Le rêve sioniste d’un Israël  juif et démocratique fait place à la Judée – Samarie des suprématistes juifs.

Au sein des opinions publiques dans le monde, les rapports se tendent entre sionistes et défenseurs des droits des Palestiniens, avec leurs risques inhérents de dérapages antisémites.

La Communauté internationale dit des choses intéressantes par la voix de l’ONU et de certains pays, pas tous du Sud, comme l’Espagne, la Belgique ou l’Irlande. «  Cause toujours » semble répondre Netanyahou. Les chancelleries ânonnent « la solution à deux États » comme si elle était encore possible. Au plan judiciaire, la procédure visant à instruire un éventuel génocide suivra son cours à la Cour internationale de Justice pendant quelques années encore. Quant à la Cour pénale internationale, son procureur général Kahn s’époumone à rappeler aux juges des délais tellement dépassés qu’on se demande si ces juges ne seraient pas l'objet de quelques pressions...

Et pourtant, il est clair désormais que seule la Communauté internationale, sous la pression des citoyens du monde, pourra proposer une solution politique globale et juste, urgente pour mettre fin au cycle de la violence et instaurer la paix dans la région.

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