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Des familles et des mineur·e·s

à la rue à Dijon,

c'est intolérable !

 

À l'heure où Gabriel Attal se dit rassuré d'avoir obtenu l'assurance que les personnes exilées seront traitées avec « rigueur et humanité » par le nouveau gouvernement Barnier, nous, nous sommes très inquiet·e·s !

Certes, nous avons échappé à un ministère de l'Immigration, mais son existence n'est absolument pas nécessaire : d'abord une nouvelle loi immigration a déjà été annoncée (encore plus « dure », comment est-ce possible ?) et la politique menée par les Préfets sur prescription de l'État vise déjà à rendre la vie en France impossible à de nombreuses personnes venues chercher refuge dans notre pays pour avoir accès à des droits fondamentaux : vivre en sécurité, avoir un toit, un travail, de quoi se nourrir, se soigner...

 

Une politique locale de non-droits :

                Ainsi, à Dijon, début août — profitant des vacances des militant·e·s qui les soutiennent à longueur d'année ??? —  le préfet a mis à la rue 7 familles particulièrement vulnérables, hébergées à l’abri de nuit du 115 depuis plusieurs mois.  Il leur a fait un chantage choquant :  « bénéficier » quelques jours d’un nouvel hébergement au foyer des Verriers, si elles acceptaient d’être expulsées « volontairement » de France et d’attendre gentiment que la police vienne les chercher pour les mettre dans l’avion vers des pays où elles courraient les plus grands dangers. C'est le dispositif « DPAR » (!!!).

                Parmi ces familles :

- une femme victime de violences graves avec son enfant

- une fillette dont l’état a nécessité une hospitalisation pour une affection grave mettant sa vie en danger

- un père de famille atteint d’une maladie paralysante

- un adolescent gravement malade

Ces familles se sont donc retrouvées à dormir à la gare ou dans la rue malgré ces problématiques lourdes. On a même l’impression que ce sont les plus vulnérables qui ont été mises à la rue avec le calcul cynique qu’elles seraient les moins à même de refuser le chantage au DPAR.

 

La solidarité aidant, quelques familles ont pu trouver une solution toute provisoire, mais au cours d'une conférence de presse des députés du NFP de Côte d'Or et des associations qui soutiennent les exilé·e·s, l'accent a été mis sur l'urgence d'héberger correctement ces familles et de cesser la contrainte au retour. Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs des démarches en cours pour obtenir une régularisation. Ce chantage à la souffrance des enfants pour obtenir des parents d’accepter d’être expulsés nous choque profondément. Au-delà de ces cas, les travailleurs sociaux, les associations sont de plus en plus alertés sur des familles sans abri.

Des démarches ont été faites auprès de la justice pour annuler les décisions illégales de la Préfecture, mais le juge a considéré que la proposition d’hébergement dans un DPAR — qui est liée à l’acceptation de l’expulsion de France et où la police peut débarquer n’importe quel jour au petit matin pour emmener à l’aéroport — justifiait d’être mis à la porte du 115.

Une politique nationale appliquée avec zèle par le Préfet et le Conseil départemental :

 

Ces agissements ne sont pas sans conséquences sur les adultes et les  enfants (stress psycho-somatique). Il en est de même des mauvaises conditions d'hébergement au 115 : dormir au 115, c'est dormir dans un Algeco sans intimité, avec les pleurs des bébés et les cris des cauchemars des voisin·e·s, prendre sa douche à l'extérieur, car il n'y a ni toilette, ni douche dans les Algecos.

Mais le Conseil Départemental, en la personne de son président, a aussi ses responsabilités dans l'application d'une politique anti-migrant.es : les mineur·e·s exilé·e·s non accompagné·e·s arrivant à Dijon sont systématiquement mis·es à la rue, sans nourriture, sans vêtements,  par le Conseil départemental qui prend tout son temps pour examiner leur situation, puis, systématiquement, leur refuse l'état de minorité qui l'obligerait à   protéger ces mineur·e·s en les prenant en charge dès leur arrivée — toujours au prétexte que leurs papiers seraient faux.

Cela rejoint la situation d'environ 3 000 enfants à la rue en France, que dénoncent toutes les associations humanitaires nationales, bien loin de promesses présidentielles pas si lointaines. Cela remet en cause le principe d’inconditionnalité de l’hébergement consacré à l’article L. 345-2-2 du code de l’action sociale et des familles qui prévoit que : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». Ainsi que la signature par la France de la Convention internationale des Droits de l'enfant. Et le rôle et les missions de l'Aide sociale à l'enfance qui doivent mettre en  œuvre ces principes.

               

Une expulsion coûte 25 000 €. Mettre ou laisser les gens à la rue pour qu'ils partent, c'est gratuit et tout bénef !!! Cette politique de maltraitance systématique des personnes exilées, que ce soit pour l'hébergement ou la délivrance de titre de séjour a un seul but : qu'ils partent !

 

Nous ne pouvons admettre que le respect de droits vitaux d’enfants soit bafoué parce qu'on refuse à leurs parents de se trouver dans la bonne case administrative.

 

Il existe des solutions :

- mettre de l’argent pour augmenter les places d’hébergement plutôt que dans la création de centres de rétention où  l’on enferme des personnes sans jugement, comme cela devrait être le cas à Dijon en 2027, sur l'ancienne base aérienne de Longvic, à deux pas de l'école de gendarmerie et... de l'aéroport !

- avoir une politique de régularisation qui permettrait de travailler légalement et de se loger normalement à tous les « sans-papiers » qui ne demandent que çà. De nombreuses personnes hébergées par le 115 sont administrativement régularisables, en attente de papiers depuis de longs mois, voire années : si elles les obtenaient, elles auraient droit à un travail, un logement et ne seraient plus au 115 !

 

Pour médiatiser la situation des familles à la rue, un rassemblement a eu lieu devant le 115 le 5 septembre, suivi d'une conférence de presse le 9 septembre, dans les nouveaux locaux de S.O.S. Refoulement, 14 avenue Édouard Belin à Dijon, à l'invitation du Collectif Soutien Asile et des députés du NFP de Côte d'Or, Pierre Pribetich et Océane Godard (Catherine Hervieu était remplacée par son suppléant). Après l'exposé des associations, les députés ont critiqué l'attitude du préfet et la politique de non hébergement des personnes vulnérables. Ils ont indiqué leur plein soutien à la demande d'hébergement pour les familles mises à la rue  et mis en œuvre une démarche immédiate de mise à l'abri pour les plus vulnérables présentes. Ils vont se concerter pour envisager des démarches pour que ce sujet soit mis sur la table au niveau national (commission d'enquête parlementaire ?).

 

Il leur a été rappelé la promesse de régularisation du programme du NFP, qui serait la clé de beaucoup de difficultés, à l'heure où de nombreuses personnes migrantes sont précarisées tout en occupant des emplois « en tension » dans notre pays.

 

Il en est ainsi de jeunes scolarisé·e·s au Lycée du Castel, pris·es en charge par le collectif LAIC et l'association CAST'AILES, sans lesquelles des élèves seraient à la rue les week-ends, quand l'internat du lycée est fermé.

7 ans après leur arrivée, les premiers jeunes que ces associations ont pris·es en charge sont toujours sur le fil :

- l'un deux a reçu une OQTF alors qu'il est marié avec une Française depuis 2 ans,

- le 2ème, qui travaille en boulangerie, peine à faire renouveler son titre de séjour (moyennant finance à chaque fois à un prix exorbitant). Ainsi précarisé, il est sans cesse obligé d'interrompre ses contrats de travail, se retrouve sans domicile, puis à nouveau tout rentre dans l'ordre pour quelques mois... Est ce ainsi que les jeunes vivent ???

 

Cet exemple illustre clairement le besoin d'une main-d'oeuvre venue d'ailleurs* (que les chiffres des chercheur·e·s en démographie attestent) mais que l'on acceptera qu'au prix de sa précarisation, tout en menant une politique  destinée à satisfaire les racistes de tout poil !

 

Régularisation de tou·te·s les sans papiers !

La gauche doit tenir un discours à front renversé sur la question des  migrations, et a tout à perdre à légitimer le discours raciste !

 

même le journal Le Point, qui n'a rien de gauchiste, le dit !

https://www.lepoint.fr/economie/immigration-pourquoi-la-france-a-besoin-de-3-9-millions-de-travailleurs-etrangers-21-12-2023-2547912_28.php

               

 

Composition du Collectif de soutien aux demandeurs d’asile et migrants :

ACAT Dijon / Action Catholique Ouvrière / AFRANE Bourgogne / AGIR abcd 21 / AIDES Bourgogne Franche Comté / Amis de la Confédération Paysanne / Amnesty International Dijon / APF France Handicap / ATTAC 21 / ATMF Dijon / CFDT 21 / CGT 21 / Club Unesco Dijon / CCFD-Terre Solidaire / CNT 21 / Collectif du lycée d’accueil international Le Castel / Confédération Paysanne / Confédération Syndicale des Familles / Espace Autogéré des Tanneries / Euphorbe en Illabakan / FCPE / FSU 21 / LVN personnalistes et citoyens / LDH Ligue des Droits de l’Homme / Maison Phare / MAN / Mouvement de la Paix / MRAP / Pastorale des Migrants / PNS Bourgogne Mali / RESF 21 / SAF / SNES FSU / SOS Refoulement / SOS Racisme / Solidaires / Solidarité afghane / Sud santé sociaux / UJFP / UNEF / Tends la Main) / la Cimade/ Secours Catholique

 

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