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Bilan de la municipalité

à mi-mandat : tout rose ?

La majorité municipale vient de publier un bilan à mi-mandat. Il s’agit bien d’un bilan de la liste majoritaire qui n’a ni consulté ni invité les élus d’opposition à donner leur avis sur l’action de la majorité. Et pour donner un peu plus d’écho à ce bilan, les Quetignois·es ont été convié·e·s à 4 apéros : 7 et 13 septembre (voir photo ci-dessus), 5 et 12 octobre. Si l’intention d’être au plus près des habitants pour rendre compte de l’activité des trois années passées est louable et partagée, on peut regretter que cette formule, conviviale au demeurant, ait suscité jusqu’ici peu de débats.

Les réunions publiques d’infos et de débats qui permettaient à la population d’entendre d’autres voix que celle de son maître ont disparu du paysage démocratique de notre ville depuis plus de 6 ans.

Au-delà de l’autosatisfaction qui s’affiche sur ce bilan, tout n’est pas, selon nous, aussi rose qu’il n’y paraît dans l’action de la municipalité...

 

Beaucoup de positif… mais aussi des ratés !

La majorité a su, malgré la période difficile du Covid et l’explosion de l’inflation, maintenir le cap du service public à la population. Gérer une ville de près de 10 000  habitants n’est pas toujours une sinécure quand il faut répondre quotidiennement aux attentes de la population dans les domaines de l’éducation, des déplacements, de l’action sociale, des sports, de la culture, de la tranquillité publique, etc. Nous ne ferons pas l’affront à cette majorité de dire qu’elle n’y est pas parvenue, bien sûr avec l’aide indispensable du personnel municipal dont le dévouement et l’efficacité sont reconnus de tous. Sans cette synergie, la vie des habitants de notre ville serait tout simplement impossible. Qu’ils et elles en soient sincèrement remercié·e·s !

 

Plusieurs belles réalisations ont également émaillé cette première partie du mandat : l’achèvement de la nouvelle crèche, la construction de la médiathèque « La Parenthèse », la livraison par CDC habitat de l’immeuble HLM place centrale où ont pu se loger plusieurs personnes handicapées, ainsi que de l’immeuble intergénérationnel.

Pour autant, d’autres réalisations sont loin de faire l’unanimité. L’opération « Cœur de ville » n’est pas, pour beaucoup de nos concitoyen·ne·s, un modèle de réussite : près de 20 millions d’euros pour une opération de bétonnage, des arbres abattus, une densité de logements beaucoup trop forte et des surfaces de pleine terre et de verdure considérablement réduites. Une opération qui va à l’encontre de ce que le réchauffement et la qualité de vie des habitants auraient dû préconiser. Les multiples « cocoricos » de la majorité sur cette opération d’urbanisme n’y changent rien. Les Quetignois ne s’y sont pas trompés. Sur les 550 avis recueillis en 2019 par la Gauche Alternative sur la nouvelle place centrale, les deux tiers étaient défavorables à cette réalisation, car ce n’est ni l’écologie ni la résilience qui ont inspiré cette opération.

 

En matière de nouvelles constructions, nous ne pouvons pas passer sous silence deux opérations qu’on pourrait qualifier d’« urbanisme sauvage » : l'édification d’une résidence seniors de 125 logements par Kaufman & Broad, sans que la municipalité puisse (ou décide de) s’y opposer et sans que les Quetignois·es  aient leur mot à dire. Près de la salle Mandela, Icade (le promoteur de la médiathèque) a acheté une propriété individuelle avec le projet de construire un immeuble de 50 logements. Opérations qui échappent à tout plan et débat d’urbanisme municipal parce que la loi est ainsi (mal) faite et que le P.L.U. quetignois de 2016 et ensuite le PLUi-HD du Grand Dijon le permettent.

 

Quetigny, modèle écologique ?

On pourrait le penser à la lecture du bilan. Certes, des initiatives ont été prises : « forêt » urbaine, haie bocagère, verger conservatoire, location d’un terrain à Promut pour la culture de fruitiers, initiatives qui ont fait la quasi-unanimité. Les économies d’énergie réalisées ces dernières années et celles à venir du fait d’isolations dans les écoles, notamment, vont également dans le bon sens.

Quetigny ville verte ? à la périphérie, sans aucun doute ; mais de moins en moins au centre-ville, où l’invasion du béton laisse de moins en moins de place à la biodiversité et à l’espace de vie des habitant·e·s.

 

La majorité municipale travaille sur l’« agenda 30 » depuis maintenant 3 ans, mais interrogations et incertitudes continuent d’entourer ses grandes priorités et ses projets.

 

Des solidarités renforcées ?

Si la solidarité s’exprime et se construit dans l’ensemble des services et des activités municipales (social, éducation, culture, sport, vie associative, accès aux services multiples de la ville), a-t-elle été renforcée ces dernières années ? Nous n’en sommes pas si sûrs...

Les choix d’investissements et leur volume n’ont pas été sans effet sur la qualité et les capacités du service public de notre ville. Les moyens de fonctionnement ont souvent été rognés ou maintenus à leur niveau, sans être renforcés depuis une dizaine d’années pour pouvoir financer l’opération « Cœur de ville », bien trop coûteuse.

La pauvreté et la précarité ne diminuent pas à Quetigny. Covid, chômage et inflation ont rendu la vie plus difficile aux plus démunis, notamment dans le domaine alimentaire. Si ce n’est pas au premier chef la responsabilité de la Municipalité, notre collectivité aurait sans doute pu mieux y répondre en termes d’aides et d’accompagnement. Les budgets du CCAS sont restés à un niveau trop faible, et l’action de ce service aurait dû déborder largement la population « seniors », qui demeure de façon trop exclusive l’épicentre de son activité.

Une des propositions de la majorité municipale, partagée par Réinventons Quetigny, était de conduire une étude sur un revenu municipal complémentaire pour que chaque habitant·e dispose au moins du minimum vital. À plusieurs reprises, nous avons incité la majorité à se saisir de ce projet, sur lequel le bilan présenté ainsi que les chantiers à venir font l’impasse.

Une nouvelle aide, le « bonus énergie », a vu le jour. Quoique très modeste, elle est bienvenue pour quelque 300 foyers. Renforcer la solidarité à Quetigny devrait aller bien au-delà... et selon nous, passer par ce revenu complémentaire municipal pour les personnes en dessous du seuil de pauvreté.

 

Muscler notre démocratie locale

Notre démocratie participative locale reste bien timide. Plusieurs initiatives prises pour consulter la population (nom de la médiathèque, concertation sur le verger conservatoire, enquête sur la relance des marchés hebdomadaires, questionnaire sur le sport et ses valeurs) sont positives et peuvent être un bon début, à condition d’aller davantage en profondeur, en vue de permettre à chacun·e de participer vraiment aux décisions importantes.

Les projets d’avenir pourraient être l’occasion d’aller vraiment plus loin.

 

Que faire de l’immeuble de l’ancien centre social ? Les Quetignoi·se·s sont invité·e·s à en débattre et à faire des propositions, ce qui est une très bonne chose. Sans doute faudrait-il fixer un cadre très précis pour cette consultation, par exemple une commission spéciale ouverte aux personnes intéressées qui rendrait compte publiquement de ses travaux.

Où en est-on du projet « village bleu » sur le site de l’ancienne crèche ? Là aussi, engager une véritable réflexion avec les habitant·e·s — et en premier lieu les riverain·e·s — sur l’avenir de ce site donnerait plus de consistance à nos balbutiements de démocratie participative locale. Dans cet espace entouré d’immeubles et du tram, mais où poussent beaucoup de jeunes arbres, n’y a-t-il pas d’autres choix que celui d’une nouvelle construction ?

Le projet VATEL sur le site de l’ancienne école ENITA n’a donné lieu à aucun débat ni consultation. Accueillir dans notre ville une école de formation aux métiers de la restauration, pourquoi pas ? Mais pourquoi une école privée ? Une vingtaine d’années après, ce site sera ainsi passé du domaine public à une entreprise qui se présente fièrement comme une « école internationale du management de l’hôtellerie et du tourisme ». Chacun·e pourra penser que ce n’est pas le bon choix. Certes, c’était dans le programme de la majorité, mais proposer aux  habitants un programme tous les six ans ne suffit pas. Si l’on veut faire vivre la démocratie locale, il faut aussi les informer, débattre, organiser de véritables consultations sur les grands projets.

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