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Interview : Ludovic Outhier, président des jardins familiaux de Quetigny

Réinventons Quetigny : Peux-tu te présenter rapidement, ainsi que l'association dont tu es le président ?

Ludovic : Je suis Ludovic Outhier, habitant de Quetigny depuis 2020, membre de l'association des jardins familiaux de Quetigny depuis la même année, et président depuis 2022. Les jardins familiaux sont les anciens jardins ouvriers ; la dénomination « jardins familiaux » a peu à peu remplacé celle de « jardins ouvriers » après la seconde guerre mondiale. L’association des jardins familiaux de Quetigny existe, elle, depuis 1976. Au début des années 80, tout a été concentré sur le site actuel après avoir été réparti dans divers endroits de la ville. Cela a été plus grand que ça ne l'est actuellement : le site incluait tout l'espace du centre d'insertion de la Croix-Rouge. Cette année-là, une partie du site cédé à l’association par convention a été rétrocédée à la municipalité, qui a concédé ce terrain à la Croix-Rouge pour construire son atelier d'insertion. 

Quelles sont les principales missions de l'association ?

Le site propose 240 parcelles cultivables sur 6 ha, concédées préférentiellement à des citoyens de Quetigny, mais aussi, par extension, à d'autres habitants de l'agglomération. On trouve également sur le site des espaces verts aménagés pour les enfants, avec des jeux, bien fréquentés par des familles et par des assistantes maternelles...

L'association a plusieurs activités et offre plusieurs services à ses adhérents : la concession de parcelles pour le jardinage, le prêt ou la location de de petit matériel agricole qui a été acquis par l'association, la fabrication de confitures. On a également une serre dans laquelle on prépare des plants ; nous en organisons la vente une fois par an (cette vente n'est pas réservée aux jardiniers, elle est ouverte à tous) ; une salle est également disponible, louée au bénéfice de l'association. On occupe un terrain municipal, qui nous est cédé par une convention signée avec la municipalité, renouvelable tous les dix ans : elle nous concède le site pour l'euro symbolique, en échange de son entretien.

Dans cette convention signée avec la municipalité, quelles sont vos contraintes ?

​L'entretien du site. Nous pouvons compter sur le soutien plein et entier de la municipalité pour le prêt et la fourniture de certains matériaux et de matériel ou quand on a besoin d'un appui technique et logistique pour de gros travaux. Une subvention municipale nous est versée annuellement.

​Quelles sont les tailles des parcelles ?

Elles vont de 75 à 300 m² ; ce sont essentiellement des parcelles de 150 m², ou même de 300 m² qui ont été divisées, soit en parcelles de 150 m², soit en parcelles de 75 m². La première année, dans le règlement intérieur actuel, on concède des parcelles qui vont de 75 m² à 150 m², qui peuvent être agrandies à 300 m² à partir de la 2ème année de culture. En fait, la première année, les jardiniers sont "à l'essai" (on voit comment ils entretiennent leur jardin), puis la reconduction de l'adhésion est tacite ; le maximum est de 300 m² par jardinier.

Comment peut-on obtenir un jardin ?

Toutes les informations se trouvent sur le site des jardins familiaux [ voir ci-dessous ], avec les coordonnées e-mail. On peut prendre contact avec l'association ; nous répondons assez vite ! Tous les documents d'adhésion sont disponibles sur le site, avec le règlement intérieur. Quand on nous adresse un mail pour avoir un jardin, par exemple, ou pour savoir comment ça se passe, nous aimons bien rencontrer la personne ; nous lui présentons la globalité de l'association, et ainsi il n'y a pas de secret... La procédure est simple, il n'y a aucune condition d'âge, de ressources, ni même de lieu de vie... C'est vrai que pour des gens qui habitent assez loin, on met bien l'accent sur les contraintes que peuvent représenter les trajets, en précisant qu'il faut à certaines périodes venir tous les jours ou tous les deux jours... Il faut le savoir !

Qui sont les adhérents ? Quelles sont les motivations des personnes qui cultivent ? Loisirs ? Besoins économiques ?

​Je ne sais pas si les profils ont pu changer au fur et à mesure des années... Il y a effectivement des jardiniers qui ont un objectif économique, avec de grands potagers, et qui produisent énormément. Après, des gens qui ont 75 m² de jardin pour deux ou trois personnes ne se nourrissent pas exclusivement avec la production de leur jardin... Alors, effectivement, on s'y retrouve quand même d'un point de vue économique, mais il y a des gens qui font ça pour leurs loisirs, par goût du jardinage. La population de jardiniers va de 12 à 85 ans... C'est vraiment très large !

Y a-t-il de plus en plus ou de moins en moins de candidats ?

​C’est variable selon les années, mais force est de constater que les demandes sont un peu en baisse. Nous mettons en place des actions de communication pour donner de la visibilité à notre association.

 

Depuis le Covid ?

 

Je pense, à entendre les plus anciens — et en regardant les fichiers d'adhérents — qu'il y avait effectivement plus d'adhérents avant le Covid qu'après.

 

Et pourquoi cette diminution ?

 

Peut-être un changement d'aspirations ; des jardiniers âgés quittent l'association, n'ont plus autant envie... Auparavant, beaucoup de jardiniers exploitaient 300 m² ; aujourd'hui, les gens prennent souvent des parcelles plus petites. Donc, on a moins d'espace occupé, et on a moins de jardiniers... C'est un tournant !

​​

Y a-t-il souvent des départs parmi les jardiniers, et inversement y a-t-il beaucoup de candidats ?

Des années comme celle-ci, ça s'est équilibré. Et comme beaucoup de logements ont été construits, nous avons vu arriver de nouveaux habitants.

Ça arrive souvent que les jardiniers soient "remerciés" ?

Ça peut arriver... Ce sont des gens qui, pour une raison ou une autre, n'ont pas pu faire leur jardin cette année-là... On fait d'abord des rappels au règlement intérieur (« attention, votre jardin n'est pas fait »), et parfois, oui, nous allons jusqu'à leur exclusion.

Votre culture est bio ?

Oui. Nous avons signé la charte  Jardinage et Environnement  en 2007.

Elle est contraignante, ou est-ce une incitation ?

Elle est obligatoire.

Et il n'y a jamais eu de gens qui ont triché ?

Il y en a sans doute eu, mais ils ont été rappelés à l'ordre. Tout le monde est bien conscient de ce qu'il ne faut pas faire, et chacun joue le jeu.

Quels sont les principaux éléments de la charte des jardiniers ?

Ses principaux axes sont la gestion de l’eau et des déchets, un choix judicieux des cultures, l’utilisation d’engrais naturels, l’interdiction d’utiliser des produits phytosanitaires tels que le glyphosate. Elle demande de : « substituer l’utilisation des traitements et amendements organiques à l’utilisation des traitements et amendements chimiques, en particulier les insecticides à base de plantes, de plus en plus présents dans le commerce. »

J'imagine que la vente des produits des jardins est interdite...

Exactement. La vente est interdite pour les jardiniers, et ce que l'association vend, ce sont les produits transformés à partir des fruits du jardin,  les confitures.

Qu'est-ce qui l'interdit ? Le code rural ?

C’est interdit car aucun bénéfice commercial ne peut être tiré de l’exploitation de son jardin. Les bénéfices tirés de la production et la vente de nos produits, tels que les confitures, sont seulement destinés à financer le fonctionnement de l’association. Cela bénéficie uniquement au collectif ; personne n’en retire, et ne peut en retirer d’avantage économique personnel.

​De quel matériel disposez-vous, et qui finance votre association ?

 

En matériel agricole motorisé, on dispose de deux motoculteurs, d'un microtracteur (équipé pour faucher, pour fraiser...), d'une tondeuse autoportée, d'une tondeuse manuelle, d'une débroussailleuse à trois roues, d'une charrue, d'un broyeur, de petit matériel (fourches, bêches, pelles, pioches)...

Pour les gros équipements, est-ce qu'il y a des loyers payés par les jardiniers, est-ce qu'il y a un panneau pour s'inscrire ? 

Pour les motoculteurs, on demande une participation financière ; c'est une location, avec un tarif horaire. Les gens nous envoient un mail ou un SMS pour emprunter un jour donné... On ne fait pas systématiquement de permanence aux jardins, même si un essai a été fait au mois de mai cette année. Quant au petit matériel, on le prête. La petite tondeuse à bras, puisqu'on demande dans le règlement intérieur aux jardiniers d'entretenir les allées communes.

Chacun son tour, en somme ?

 

Oui. Quant au tracteur, il est à l'usage exclusif de personnes désignées par l'association qui savent s'en servir ; par contre, nous garantissons que lors de la première attribution d’un jardin, celui-ci soit concédé en l'état de culture, qu'il soit fauché, et qu'il soit fraisé ou labouré.

Est-ce qu'il y a beaucoup de temps pour assurer la succession entre deux jardiniers ?

 

Ça dépend des jardins ; certains sont plus prisés que d'autres.

Lesquels ? Ceux qui sont vers la gendarmerie ? Au fond ?

Non ; plutôt ceux qui sont dans une zone où tous les jardins sont exploités : on sait qu'on sera tranquille avec les voisins, qu'on ne sera pas envahi par les mauvaises herbes des terrains inexploités.

Pour entretenir le site, vous faites comment ?

On a des sessions de travaux collectifs plusieurs fois dans l'année. Chaque adhérent à l'association doit 4 heures de travaux collectifs par an. Chacun est libre d’en faire plus, bien sûr. C'est valable pour les jardiniers qui ont moins de 70 ans ; au-delà, les gens peuvent participer aux travaux, mais n'en ont plus l'obligation. Les séances ont lieu au printemps et à l'automne, pour l'entretien du site, et de l'infrastructure, les bâtiments par exemple.

Est-ce que les cotisations suffisent à financer l'association ?

Non, même si elles représentent une part importante des ressources. Comme nous sommes membres de la Fédération Nationale des Jardins Collectifs et Familiaux, nous lui reversons une cotisation en fonction du nombre d'adhérents. Mais nous tirons beaucoup de ressources des confitures (produites avec les fruits du jardin, sauf exceptions quand ce sont des fruits qui ne sont pas connus dans la région) et du miel (puisque nous avons 13 ruches qui fonctionnent à plein, avec un jardinier qui est également apiculteur amateur et se charge de l'entretien des ruches, des soins aux abeilles et des levées de miel). Sinon, il y a les manifestations municipales auxquelles nous participons, où nous vendons souvent nos produits, par exemple le marché bio de septembre où nous tenons un stand, les festivités du 13 juillet, notre vide-greniers du mois de juillet (qui représente une rentrée d'argent non négligeable)...

Et la municipalité vous verse une subvention ?

Oui, de quelques milliers d'euros annuellement.

Les manifestations que vous organisez rassemblent-elles un public important ?

Le vide-greniers, ça rassemble beaucoup de monde... On fait le plein en termes d'exposants et de visiteurs. On est limité par la place, mais l'environnement est superbe, les gens aiment bien venir  se balader, c'est ombragé... et puis on a une équipe qui travaille beaucoup et bien, l'organisation est rôdée. Ça fonctionne bien !

Est-ce-que vous maîtrisez la consommation d'eau ?

Oui, puisqu'on a des compteurs d'eau individuels.

Et il n'y a pas eu de petites fraudes ?

C'est déjà arrivé... mais les choses ont été réglées en conséquence ! Et globalement, la consommation d'eau est réellement maîtrisée. Au fil des années, la consommation d'eau est décroissante. On voit un changement des mentalités. Les gens ont compris que dans un été caniculaire, consommer de l'eau pour consommer de l'eau pour ne pas avoir de récolte ne sert à rien !

Les compteurs permettent aussi aux jardiniers d'avoir de l'eau "à la porte de leur jardin", et nous ne faisons pas de bénéfice sur l'eau.

Quel est l'impact de l'évolution du climat ? Tu n'es pas ici depuis longtemps, mais tu dois avoir eu des échos du passé...

Je pense que les cultures changent... On plante des végétaux un peu moins gourmands en eau... et les façons d'arroser se modifient : les gens arrosent moins leurs tomates, par exemple, et on adopte une irrigation plus raisonnée. On essaie aussi de récupérer l'eau de pluie, avec différentes installations. Sachant qu'on n'a pas de cabanons dans les jardins, les gens construisent des serres, des coffres, et arrivent à récupérer de l'eau. Nous, pour l'usage de la serre où on fait les plants, on utilise l'eau de pluie ; on a également une mare alimentée par l'eau de pluie. On essaie d'être le plus exemplaire possible... C'est vraiment les façons d'irriguer qui ont changé : les gens désherbent un peu moins, utilisent le paillage, des systèmes d'irrigation un peu différents, les ollas par exemple.

Et vous avez de la paille ?

On reçoit toujours de la paille des festivités du 13 juillet, du stand de tir ; on se débrouille parfois avec des agriculteurs du coin qui nous fournissent un peu de paille. C'est vrai que les jardiniers sont souvent autonomes pour ça, ils se procurent de la paille à droite et à gauche, chez des gens qu'ils connaissent, comme les paysans à proximité, qui sont nombreux ; c'est assez facile.

Est-ce qu'il y a des actes d'incivisme dans les jardins ? et si oui, viennent-ils de l'extérieur ?

Il y en a. Il est difficile de déterminer d'où ils viennent, car on n'a pas de vidéosurveillance sur le site, ni de permanent qui ferait des tournées... En tout cas, quand ça arrive, on fait ce qu'on peut : j'ai récemment déposé une plainte collective à la gendarmerie, pour des dégradations. Quant aux vols, il y en a toujours eu un peu, comme d'ailleurs dans des sites bien bouclés et bien protégés, alors que nous, nous sommes ouverts toute l'année !

Cette plainte visait-elle à obtenir un résultat concret, ou juste à dissuader et à dire aux gendarmes : « Faites un peu attention ! » ?

Oui, c'est ça... parce que, pour obtenir réparation, il faudrait des démarches individuelles. J'engage les gens à porter plainte individuellement, même pour se justifier auprès de leur assurance avec leur récépissé.

​Est-ce que vous avez des relations suivies avec d'autres assos ?

C'est de loin en loin... Le groupement des jardiniers du Dijonnais, c'est quelque chose qui s'est un peu essoufflé, malheureusement. Nous nous invitons à nos assemblées générales respectives ; pour notre pique-nique annuel de cette année, j'avais contacté des associations de jardiniers, on avait organisé une micro-conférence sur les adventices, ça pouvait être intéressant.

Et avec les associations de Quetigny ?

Oui. Quetigny-environnement nous propose par exemple d'assister à l'atelier de taille à Promut... D'autres associations de Quetigny peuvent utiliser ponctuellement nos locaux et notre site pour des manifestations, et on ne leur facture pas la location de salle. C'est un principe d'entraide. On essaie de participer aux manifestations de la ville, on relaie les manifestations organisées par les autres associations, mais libre à chaque jardinier d'y participer ou non.

Vous avez beaucoup de sollicitations sur le site ?

On en a quelques-unes, oui.

Et quand vous louez les locaux, est-ce que vous avez parfois constaté des dégradations ?

​​

Non.

​Tu disais tout-à-l'heure que vous faisiez partie d'une fédération... Qu'est-ce que ça implique comme obligations ?

Les obligations, c'est d'abord la cotisation. On participe aussi à pas mal d'actions de formation (maintenant pas mal en visio) au sein de la fédération, dont le siège est à Paris). On participe (aussi en visio) à ce qu'ils appellent des "causeries", pour échanger. Il y a bien sûr une assemblée générale annuelle, sur deux ou trois jours (retours sur l'année, perspectives, propositions, votes), mais aussi des ateliers intéressants. Quand on peut, on y va !

Combien y a-t-il d'adhérents dans la fédération ? 

Environ 135 000 à l'heure actuelle.

Vous travaillez un peu avec "les parcelles dijonnaises" qui, pensons-nous, ne sont pas structurées en association ?

 

Si, elles le sont maintenant. Certains sites appartiennent à la fédération, mais sont gérés par l’association. On essaie d'organiser des événements (surtout de formation) en commun... mais c'est vrai qu'à Dijon, ils ont aussi beaucoup de travail... la présidente et le bureau ne s'ennuient pas !

 

Contrairement à certains jardins familiaux, vous n'avez pas de cabanes... Est-ce que vous le regrettez ?

Ça a été essayé à plusieurs reprises, le sujet a été mis souvent sur la table... Il n'y aurait pas d'opposition de principe de la municipalité ; je ne suis pas allé plus loin dans la discussion avec la commune, je ne sais pas s'il y aurait une participation financière ou une subvention d'investissement pour la construction de cabanons... mais c'est vrai qu'on se trouve face à un projet difficile, qui représenterait un coût très important... De nombreuses questions se posent : comment construirait-on ces cabanons ? comment les entretiendrait-on ? Sur un site de 40 parcelles, ce serait envisageable ; mais là, le projet s'échelonnerait sur plusieurs années, et ça coûterait très cher !

 

Et puis, il y a le bâtiment central... et aussi les coffres.

 

Oui, et les serres, où on peut ranger aussi des outils de jardin !

 

Quel avenir pour les jardins ? Est-ce qu'il y a des menaces de constructions ?

Pas à ma connaissance ! Je me suis déjà renseigné, parce qu'il y a tout de même une pression foncière importante à Quetigny, pour savoir si des projets sont à l'étude, et tous les échos que j'ai eus sont : « Non, non, les jardins sont un site préservé, il n'y a aucun projet de construction ou de bétonisation »

Heureusement ! En tout cas, nous croyons savoir qu'il y a une obligation, pour la municipalité, de reloger en cas de projet.

Effectivement. Dans la convention, la municipalité peut, pour des raisons impérieuses, reprendre le site, mais avec obligation de reloger l'association et ses jardiniers. Mais c'est vrai qu'on est quand même bien où on est, que ça fait 43 ans que tout le monde y travaille...

Oui, on n'est pas très loin du centre, le bus arrive à proximité... La reconduction de la convention, c'est pour quand ?

Pour l'année prochaine.

Quel bilan tires-tu de ta présidence ?

C'est enrichissant. J'ai appris beaucoup de choses, car je n'étais pas forcément jardinier dans l'âme... C'est enrichissant en termes de connaissances sur les cultures, en termes humains... C'est prenant, aussi : il y a beaucoup de petites tâches à accomplir. Je n'étais pas dirigeant associatif avant, donc je découvre beaucoup de choses, en matière de législation, de règlementation... C'est complexe, et c'est du boulot !

​En tout cas, grand merci pour ta disponibilité et pour la clarté de tes réponses !

https://jardinsfamiliauxquetigny.fr/

 

https://www.facebook.com/jardinsfamiliauxquetigny/?locale=fr_FR

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