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Le Nouveau Front Populaire

à l'épreuve de la censure

En refusant de censurer le gouvernement, le Parti Socialiste a choisi de sauver le soldat Bayrou et d'épargner Macron. À cause de réelles concessions budgétaires, comme il le prétend ? Ou plutôt pour des raisons moins avouables qui tiennent à des calculs tactiques politiciens ? Cette décision n’a pas manqué de faire tanguer une nouvelle fois le Nouveau Front Populaire.

 

Un budget d’austérité à censurer

 

Que n’a-t-on entendu ? « La France au bord de la faillite », les « générations futures sacrifiées sur l’autel de la dette », il est « urgent de tailler dans les dépenses », la « facture de l’instabilité politique ». On ne peut certes pas reprocher au PS d’avoir tenté d’infléchir les orientations du budget Barnier repris par Bayrou et d’avoir fait son possible pour imposer l’abandon de la réforme des retraites honnie par les 3/4 de nos concitoyens ; mais pour quels résultats ?

Bayrou n’a pas abandonné la réforme des retraites, il ne l’a même pas suspendue. En refilant le dossier aux partenaires sociaux pour un impossible accord, il a temporisé pour échapper à la censure et sauvegarder l’essentiel de cette réforme.

Quant au budget, malgré quelques concessions sur les contributions minimes et éphémères (1 an !) des plus aisés et des grandes entreprises, la sauvegarde de 4 000 emplois d’enseignants financée par d’autres coupes dans le budget, l’abandon des trois jours de carence maladie pour les fonctionnaires, les repas à 1 € pour les étudiants, etc., ce budget est avant tout un budget de droite, imposé par un 49.3. C’est un des budgets les plus austères de l’histoire de la Ve République, « La baisse des dépenses la plus importante qu’aucun gouvernement n’ait jamais présentée » (Bayrou devant le Sénat).

Des services publics fragilisés, des économies (2,2 Mds €) imposées aux collectivités territoriales.

Les crédits affectés aux grandes politiques publiques sont en baisse de 8 milliards supplémentaires par rapport au budget Barnier. La réduction des moyens de l’Etat se chiffre à 24 milliards d’euros par rapport à 2024 :

- 15% pour le Travail et l’Emploi ;

- 10 % pour l’écologie ;

- 8 % pour l’enseignement supérieur et la recherche ;

- 25 % pour l’aide publique au développement,

Quant aux recettes, qui auraient pu être prélevées chez les plus fortunés et les spécialistes de l’optimisation fiscale pour éviter ces coupes sombres, elles semblent introuvables ou impossibles chez les grandes fortunes. En 2017, les 500 plus grandes fortunes possédaient un peu plus de 20 % du patrimoine global du pays ; en 2024, elles en possédaient 42 % ! (revue Challenges).

En ne censurant pas un budget aussi exécrable, le PS envoie un très mauvais signal à celles et ceux qui ont voté pour les candidats du NFP en juillet dernier et un programme d’urgence aux antipodes du budget Bayrou. Ce n’était pas faire allégeance à La France Insoumise que de refuser un tel budget, mais rester cohérent avec un programme et une espérance renaissante pour le peuple de Gauche. En affirmant être « dans une opposition franche au gouvernement » tout en refusant de le censurer sur un budget aussi désastreux, il devient inaudible auprès d’un grand nombre d’électeurs du Nouveau Front Populaire.

Comme pour se racheter de sa neutralité opportuniste vis-à-vis de Bayrou, le PS annonce qu’il se réserve d’autres motifs de censure comme « la submersion migratoire ». En quelque sorte, il vote une censure qui n’a aucune chance d’aboutir mais ne vote pas celle qui peut réellement faire tomber le gouvernement...

Si la majorité de nos compatriotes préfèrent assurément la stabilité au désordre et à l’incertitude politique, ils ne préféreront pas les conséquences désastreuses d’un tel budget et du maintien de la réforme des retraites.

 

Enrayer la machine à perdre

Les stratégies partisanes à l’œuvre en vue des prochaines échéances électorales (législatives, municipales, présidentielles anticipées ou pas) sont étalées au grand jour. Elles visent la conquête de l’hégémonie à Gauche pour les deux principales forces du NFP au détriment de la dynamique unitaire nécessaire pour l’emporter lors des prochains scrutins. Stratégies compétitives vouées à l’échec, comme vient de le montrer à nouveau l’élection municipale de Villeneuve-Saint-Georges, dans l’Essonne, où la Gauche désunie a été battue dans une des communes les plus pauvres de l’Hexagone par une Droite pourtant divisée.

La nécessité de l’Union n’a pas disparu avec la NUPES. Elle est réapparue sous forme de NFP, et personne, pas même Mélenchon, ne peut décréter l’amputation du NFP de l’un de ses membres, en l’occurrence le PS, parce qu’il n’a pas obtempéré à la censure... Les mauvais procès et les insultes entre partenaires ne facilitent pas la dynamique populaire !

L’Union de la Gauche est une chose beaucoup trop sérieuse pour être laissée aux seules mains des responsables nationaux des partis ou des parlementaires qui, pour la plupart, se gardent bien de la faire exister sur le terrain. Elle appartient à des millions de personnes qui l’ont adoptée en juillet dernier, ce qui leur donne le droit de devenirs acteurs dans les localités, les entreprises, les universités, et pas seulement rester électeurs sans pouvoir.

Il est urgent d’enrayer la machine à perdre qui s’est remise en route à la faveur des prétentions partidaires peu soucieuses de la volonté d’union de millions d’électeurs. Pour que la Gauche puisse accéder au pouvoir et faire appliquer un programme de transformation qui change vraiment la vie de millions de nos concitoyens, l’heure est à l’union et non aux querelles. Faute d’unité, voulue, entretenue et cultivée, c’est le pire qui s’annonce. Sous peu !

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