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Ukraine : tenir bon

La situation internationale est inquiétante. Les horreurs perpétrées à Gaza sur l’ordre des dirigeants israéliens mobilisent, à juste titre, les forces des militants de la Paix, et nous agissons autant que nous le pouvons pour mettre fin au massacre des civils palestiniens.

Il ne faudrait pas pour autant que l’Ukraine passe au second plan de nos préoccupations. Après l’élimination criminelle de Navalny et le simulacre d’élection qui a confirmé Poutine au pouvoir à Moscou, le potentat du Kremlin espère pouvoir prendre un avantage décisif en Ukraine (territoire autrefois placé sous domination russe, puis soviétique, et dont le nom russe, Украина, pourrait (fait significatif) être traduit par "marge" ou "périphérie". Pour ce faire, il mobilise de nouvelles troupes sur son vaste territoire, en s’appuyant sur le soutien plus ou moins affiché  des régimes chinois ou iranien et en puisant sans compter dans les formidables réserves d’armement dont il dispose. Les soutiens de l’Ukraine faiblissent, les États-Unis en campagne électorale étant devenus plus parcimonieux en fournitures de moyens militaires — ne parlons pas de l’arrivée possible au pouvoir de Trump qui serait une catastrophe ! — et l’Europe occidentale ayant largement puisé dans ses réserves. Le déséquilibre des forces s’aggrave au détriment de l’Ukraine, en dépit de l’insistance de Zelensky à demander de l’aide.

Les succès ukrainiens ont été impressionnants : face à l’invasion, résistance sur laquelle bien peu auraient parié au début de la guerre ; succès en Mer Noire ; contrôle du ciel ; résilience de la population en dépit des souffrances, et maintien de l’essentiel des positions depuis deux ans... Mais ces acquis sont fragiles, comme l’a prouvé le récent remplacement du chef d’état-major. La « contre-offensive » lancée en juin 2023 a été un échec ; le recrutement de nouvelles troupes est devenu très difficile ; le déséquilibre démographique et militaire entre les deux belligérants se fait sentir de plus en plus cruellement. La guerre prend aujourd’hui deux formes : celle des missiles russes s’abattant sur les civils, et celle des soldats s’enlisant dans les tranchées.

L’Europe, divisée, ne fait globalement pas assez pour soutenir l’Ukraine. Quant à Macron, il joue un jeu très dangereux ! Il a récemment opéré un virage diplomatique face à Poutine. Humilié il y a deux ans, au début de la guerre, par l’autocrate russe (on se souvient de l’épisode de la très longue table blanche, et du néologisme ukrainien « macroner » =  montrer son inquiétude mais ne rien faire), tout se passe depuis quelques semaines comme s’il voulait prendre la tête des démocraties défendant l’Ukraine, n’hésitant pas à jouer les « gros bras » sur son compte Instagram, tout en suggérant l’envoi de troupes au sol par les pays de l’Union européenne... Certes, il y a déjà des militaires français sur le sol ukrainien, en appui pour permettre l’utilisation des armes livrées (à juste titre) par la France. Mais il y a un pas entre les indispensables livraisons d’équipements ou de munitions et la participation de troupes au sol dans un conflit où seraient ainsi engagées deux puissances nucléaires ! Nos partenaires européens sont loin d’être tous convaincus par ces gesticulations...

La poursuite, et même l’accentuation de l’aide à un pays injustement attaqué est indispensable, par simple humanité et pour préserver la paix du monde ; mais la diplomatie française sera d’autant plus efficace qu’elle sera déterminée et sereine. Il faut poursuivre les livraisons d’armes et convaincre nos partenaires européens de faire de même. Les voltefaces sont dangereuses, la constance sur les principes plus que jamais nécessaire. Nous devons opposer à l’aventurisme poutinien une détermination sans faille, et non un positionnement fluctuant guidé par le souci de la "com". Faute de quoi le pourrissement de la situation finira par se retourner contre nous.

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