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GAZA : l’horreur a-t-elle encore un nom ?

Imaginons toute la population française (67 millions) enfermée dans une prison à ciel ouvert à peine plus grande que le département de la Côte d’Or, pleurant 500 000 morts et des dizaines de milliers de disparus, dans l’impossibilité de soigner 1,2 million de blessés, avec plus de 50 millions de personnes déplacées sous des bombardements ayant détruit ou endommagé 5 millions de logements ! En l’espace de deux mois !

 

C’est, toutes proportions gardées, ce qui se passe à Gaza ! Après les 7 jours de trêve qui ont permis d’adoucir un peu l’enfer des Gazaouis et de libérer une centaine d’otages, l’abomination continue. Il n’y a plus de mots pour décrire l’horreur. Selon les informations de l’Administration locale, contrôlée par le Hamas mais dont plus grand monde n’ose contester la cohérence des chiffres :

  • Au 9 décembre, on compte plus de 17 000 tués, des milliers de disparus sous les décombres et plus de 40 000 blessés.

  • Plus d'1,9 million de personnes sur les 2,3 millions qui tentent de survivre dans la bande de Gaza ont été déplacées, certaines 3 à 4 fois (UNRWA, agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens).

  • 25 % des quartiers, comprenant plusieurs centaines de milliers de logements, ont été détruits ou endommagés.

  • La ville de Gaza (800 000 habitants dans la partie nord) est dévastée, pratiquement plus aucun établissement de santé ne fonctionne.

  • Des maladies (pneumonies, éruptions cutanées…) se généralisent du fait de l’absence de soins et de nourriture.

  • 130 agents de l’ONU (UNRWA) et 67 journalistes, dont 60 Palestiniens (source : Reporters sans frontières) ont perdu la vie.

  • L'armée israélienne procède à une marée d’arrestations arbitraires pour satisfaire sa vengeance et tenter d’effacer l’humiliation subie le 7 octobre.

  • Plus de 200 Palestiniens sont morts en Cisjordanie sous les balles des colons d’extrême-droite soutenus par Tsahal.

 

« La situation à Gaza est sur le point d’être la plus sombre de l’histoire de l’humanité », déclare l’OMS, alors que les bombardements israéliens ne cessent de s’intensifier et touchent maintenant la partie la plus au sud de Gaza, celle qui jouxte l’Egypte.

 

Il ne reste plus que la terreur pour maintenir le colonialisme et l’apartheid israéliens.

 

S’il n’y a plus de mot pour décrire l’horreur, il n’y en a pas davantage pour nommer la veulerie et la complicité des dirigeants des grandes puissances occidentales sur ce génocide, en premier lieu ceux des États-Unis, qui soutiennent et laissent faire Israël en toute impunité. Ce 8 décembre, la délégation des USA à l’ONU vient d’opposer son véto à une résolution du Conseil de sécurité demandant un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Quelle honte pour ces dirigeants qui prétendent défendre la démocratie et les droits de l’homme !

 

Si les actes sauvages et criminels commis le 7 octobre par le Hamas, le Djihad Islamiste et d'autres groupes alliés ont été le déclencheur de la vengeance aveugle d’Israël, ils ne peuvent plus être invoqués pour justifier ce qui ressemble de plus en plus à un génocide. Israël a certes le droit de vivre en sécurité, mais il a depuis longtemps franchi les frontières de la légitime défense.

Plus l’horreur envahit Gaza, moins il y a de monde à croire à la « guerre contre le Hamas ». C’est une véritable guerre que mène le gouvernement d’extrême-droite de Netanyahou, non pas pour « éradiquer le Hamas » qu’il a contribué à mettre en selle et à installer, mais contre le peuple palestinien qu’il entend chasser de sa terre natale pour en prendre possession. En termes clairs, cela s’appelle l’épuration ethnique ou la destruction d’un peuple.

En faisant durer les combats, il éloigne toute perspective politique ainsi que le moment où il aura à rendre des comptes, devant son peuple qu’il conduit à l’impasse et à l’insécurité, mais aussi devant l’Histoire.

 

Malgré sa supériorité militaire, malgré les succès macabres qu’il engrange à cette heure, Israël ne fait qu’aggraver sa défaite politique. Il est en train de lever une montagne de condamnation à travers le monde, et de se couvrir d’opprobre. Chaque mort, chaque immeuble détruit à Gaza ne font que repousser la solution politique de paix et de justice seule capable d’arrêter cette guerre interminable et de sceller la réconciliation entre ces deux peuples.

 

Plus que jamais c’est la mobilisation des hommes de paix et de justice qu’il faut développer pour arrêter cette guerre/génocide et contraindre les dirigeants américains et européens à désarmer le bras israélien  et à « éradiquer » Netanyahou.

Il faudra que justice passe, que le peuple palestinien retrouve ses droits, tous ses droits, mais aussi que les responsables de ces massacres rendent des comptes devant la justice internationale.

 

N’arrêtons pas de crier : « cessez-le feu immédiat ! » et « paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens ! ».

Le poète palestinien Refaat Alareer a été tué lors d'un bombardement sur la ville de Gaza, dans la nuit du 7 au 8 décembre, ainsi que sa sœur, son frère et quatre de ses enfants.  Spécialiste de Shakespeare, Il était  professeur de littérature anglaise  à l’Université islamique de Gaza.

Il était l’un des fondateurs de “We Are Not Numbers“, mettant en relation de jeunes écrivains de Gaza avec des écrivains anglophones reconnus du monde entier.


Voir https://wearenotnumbers.org/


Le 1er novembre, il écrivait son dernier poème : If I must die 

Si je dois mourir,
tu dois vivre
pour raconter mon histoire
pour vendre mes affaires
pour acheter un bout de tissu
et quelques bouts de ficelle,
(fais en sorte qu’il soit blanc avec une longue traîne)
pour qu’un enfant, quelque part à Gaza
en regardant droit vers le ciel
alors qu’il attend son papa emporté dans une explosion 
— sans faire ses adieux à personne
ni à sa chair
ni à lui-même —
voie le cerf-volant, mon cerf-volant, celui que tu auras fait,
prendre son envol
et qu’il pense alors qu’un ange est là
venu ramener l’espoir
Si je dois mourir
que cela ramène l’espoir
et que cela devienne une légende.

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