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En ce début de printemps, nous avons rencontré, sur les lieux de leur activité, Mélanie, Cyril et Mélissa, fleuristes à la boutique Les Fleurs d'Alain, boulevard du Champ aux Métiers. Ils nous ont parlé avec enthousiasme de leur travail et de ses à-côtés. Voici leurs propos.

Réinventons Quetigny : Êtes-vous bien les seul·e·s fleuristes de Quetigny (en-dehors, bien sûr, des grandes surfaces qui vendent des fleurs parmi d'autres produits) ?

Cyril : Oui.

Depuis combien de temps ?

 

Cyril : Onze ans. J’ai pris la succession de mes parents. Ce sont mes parents qui ont ouvert le magasin.

 

Donc, Alain, c’est...

 

Cyril : Mon Papa. Mes parents ont créé le magasin, que j’ai repris il y a deux ans.

 

Est-ce que l’effectif est stable ?

 

Cyril : Il ne bouge pas, et ne devrait pas évoluer prochainement.

 

Y a-t-il un facteur « saison », avec des moments où vous recrutez ?

 

Cyril : Nous ne recrutons pas, mais il y a un facteur « saison », avec des moments où nous avons plus de travail, en fonction de la clientèle.

 

Alors, quels sont les temps forts, sur une année ?

 

Cyril : Toutes les fêtes, Noël et le Jour de l’An ; après, le printemps (ça ne va pas tarder), et la Toussaint avec les chrysanthèmes.

 

Mélanie : Avec aussi la Saint-Valentin, une grosse fête ; le 1er mars, qui est la fête des grands-mères ; et après, des fêtes tous les quinze jours ou trois semaines à peu près, Pâques, le 1er mai, la fête des mères (une grosse fête, aussi), le 14 juillet.

 

Cyril : Il y a aussi la fin du Ramadan.

 

Mélanie : La « journée de la femme », aussi ! À chaque fois, il faut être présent, et faire un peu plus de confection, de bouquets...

 

J’en conclus que le temps mort, c’est l’été ?

 

Mélanie : Non, il y a pas mal de mariages...

 

Cyril : Il n’y a pas vraiment de temps mort, à part la rentrée de septembre, et un peu janvier.

 

Et cette reprise de printemps, à quoi est-elle due ?

 

Cyril : C’est beaucoup les plantations, dans les jardins : dipladenia, géranium, toutes les plantes de saison ; aussi du légume, du fraisier, des aromatiques...

 

Les plantes pour jardin, ça représente quel pourcentage ?

 

Cyril : On va être moitié-moitié entre la fleur coupée et la plante en général.

 

Vous vendez aussi des plantes aromatiques ?

 

Cyril : Oui, du thym, du romarin, de la ciboulette, mais aussi des tomates, de la salade, des courgettes, des poivrons... Bref, tous les légumes et tous les aromatiques.

 

Vous avez une fermeture annuelle ?

 

Cyril : Non. On ne ferme jamais. On se relaie au sein de l’équipe.

 

C’est important pour la clientèle de ne jamais fermer ?

 

Mélanie : Oui, et puis, si jamais on ferme, même un seul jour, les fleurs, il faut quand même les travailler !

 

Cyril : Et puis, on est dans une zone de passage ! Si on ferme le magasin, on est tout de suite « mort » ; donc on essaie de s’organiser.

 

C’est aussi ouvert le dimanche ?

 

Cyril : Oui, tous les dimanches matin.

Et le lundi matin ?

 

Cyril : Le lundi après-midi.

 

Pour quelles raisons ?

 

Cyril : Le dimanche matin, c’est beaucoup pour les invitations du midi ; et le lundi après-midi, c’est parce que la plupart des fleuristes de Dijon sont fermés, et il peut y avoir des décès ou des obligations imprévues.

Mélanie : De toute façon, on a besoin d’être là pour mettre tout en place pour le mardi : préparer les seaux, ranger la chambre froide, faire le ménage... Le mardi, quand on a l’arrivage des fleurs, tout est cadré ; on n’a plus qu’à prendre les fleurs, les laver et les mettre dans les seaux pour le mardi. Si on ne travaillait pas le lundi, on n’aurait pas la chance d’être aussi efficace le reste de la semaine.

Alors, vous parliez de "lieu de passage". Selon vous, vous avez essentiellement une clientèle quetignoise, ou pas mal de gens qui viennent de plus loin, en profitant de la zone commerciale ?

Cyril : Oui, de toute l’agglomération, à part Chenôve ou d’autres communes excentrées ; mais autrement on a toute sorte de clientèle... Et, au bout de onze ans, on a encore de nouveaux clients.

Mélanie : On a fidélisé des gens qui viennent d’encore plus loin ; de Beaune, d’Auxonne... Il y a même des Parisiens qui nous appellent régulièrement ! Ils sont habitués à nous, ils nous passent une petite commande...

Et vous livrez, dans ces cas ?

Mélanie : Non, on ne livre pas. Par contre, on fait des achats à distance.

En passant par un service de transmission florale, type Interflora ?

Cyril : Non, c’est individuel, et on livre sur Dijon et l’agglomération ; on ne va pas plus loin.

Autre chose : les deux commerçants que nous avons déjà interviewés se trouvaient Place centrale... Ça vous aurait intéressés de vous y établir ?

Cyril : Non ; il n’y a pas assez de passage... Ici, il y a la possibilité de se garer, et la visibilité.

Mélanie : Et puis, il y a la proximité du crematorium.

Cyril : De toute façon, vu la taille qu’on a en termes de surface, la Place centrale n’aurait pas été adaptée.

Quels sont, à votre avis, vos atouts ?

Mélanie : La superficie du magasin, sa luminosité, la qualité des fleurs, de très bons fournisseurs, du personnel accueillant, du choix, de la diversité, un magasin organisé de façon très pratique, du choix, de nouveaux rayons... On fait de la fleur française et des produits locaux.

Y a-t-il quand même une partie de vos fleurs qui viennent de l’étranger ?

Cyril : Oui, bien sûr. Sur la fleur, on est à peu près à 80 %. Et en saison, printemps, on va être sur 50 % d’étranger. On essaie de beaucoup travailler avec un producteur de Crimolois, pour les géraniums, les œillets d’Inde... et les légumes. Il est à 8 km à vol d’oiseau... Local, local !

Et pour l’étranger, c’est quels pays ?

Cyril : J’ai de l’Espagne, j’ai de l’Italie, et puis Hollande et Belgique...

Pas d’Afrique, donc ?

Cyril : Non. En revanche, on a de l’Équateur.

Il s’agit bien du pays, avec une majuscule ?

Mélanie : Oui. Là aussi, on travaille directement avec un producteur ; c’est important : les fleurs passent un peu moins de temps à la douane, elles arrivent rapidement et directement ici, il n’y a pas d’intermédiaire. Si on a un problème, on le règle directement avec le producteur. Tout ça est une garantie pour la fraîcheur de la fleur.

Vos clients voient cela comme un atout ?

Cyril : Oui, il y en a certains qui demandent, et ceux qui testent savent qu’ils ont leurs fleurs fraîches pendant quinze jours - trois semaines.

Mélanie : Il y en a qui viennent spécialement pour ça... Il y a un Monsieur, par exemple, qui vient spécialement le vendredi, en disant : « je veux des roses Espérance », et il y tient.

 

Et c’est pour un restaurant, un commerce, par exemple ?

Mélanie : Non, c’est pour sa femme, pour sa famille...

Et les fleurs qui viennent de Hollande, vous êtes sûrs qu’elles viennent de Hollande ?

Cyril : Pas toutes !

Mélanie : Il y en a qui viennent du Kenya, de France...

Cyril : Vous avez beaucoup de producteurs français qui envoient tout en Hollande pour éviter d’avoir une force commerciale ; c’est un grand marché, le plus grand du monde... qui représente dix ou quinze fois le marché aux fleurs de Rungis !

C’est un héritage historique... avec la tulipe hollandaise au XVIIème siècle, et la "bulle financière" qui a éclaté à l’époque ! Mais revenons à notre sujet... Vos clients sont-ils fidèles ?

Cyril : Pas du tout ! (rires).

Mélanie : Souvent, ils sont venus une première fois un peu par hasard, parce qu’ils étaient dans la zone commerciale, et puis ils reviennent...

Cyril : Il y en a encore beaucoup qui viennent et sont surpris de ce qu’on est capable d’avoir dans le magasin.

Question un peu plus personnelle : est-ce que vous avez le sentiment que vous gagnez correctement votre vie, par rapport au travail que vous faites ?

Mélanie et Cyril : Oui, c’est correct.

Vous, Monsieur, vous avez repris le commerce de vos parents...  mais pour vous, Madame ? Comment devient-on fleuriste ?

Mélanie : Il y a des diplômes. Il en existe deux : le C.A.P., en un an (si on a déjà un diplôme de type bac général) ou deux ans (si ce n’est pas le cas) ; on peut commencer un C.A.P. à quinze ans. Après, on a le B.P., qui lui aussi se fait en deux ans. Et puis après, il existe le B.M. (Brevet de Maîtrise), pour deux ans également ; généralement, on ne va pas jusque-là, mais on peut le faire.

Et si on a le diplôme le plus élevé, qu’est-ce que ça change ?

Mélanie : C’est plus pour la comptabilité, les contrats, dans le domaine de l’entreprise... Et puis, on travaille aussi sur des structures plus ambitieuses, de décors d’arches, de façades, de mariages plus prestigieux, des cérémonies à gros budget... 

Quels types de bouquet, de compositions êtes-vous amené·e·s à faire ?

Mélanie : Alors, il y a autant de bouquets que de clients ! Pour un mariage, on aura une jeune qui souhaitera un bouquet traditionnel, roses gypsophiles ; une autre voudra un bouquet qui retombe ; la semaine prochaine, j’ai des Italiens qui vont se marier, et qui veulent des spaghetti dans leur bouquet ! Même en deuil, on est connu pour satisfaire des demandes un peu originales : un prénom écrit avec des roses ; une mamie qui adorait le tricot, pour qui on a incorporé des aiguilles dans le bouquet ; une dame qui aimait beaucoup la nature pour qui on a fait un "paysager" avec de la laine (elle faisait de la couture) ; j’ai déjà introduit dans les compositions une raquette, un gant de boxe, une boule de pétanque, des cartes de tarot... On a travaillé pour des gens du voyage, qui demandent des bouquets très particuliers, avec des anges, des papillons, des princesses... Pour une dame qui adorait le scrabble, au lieu d’écrire « à notre Maman » sur un ruban, j’ai disposé des lettres de scrabble ; c’est pas grand-chose, mais ça touche la famille... On peut faire exactement tout ce qu’on veut avec les fleurs ! C’est pareil pour un anniversaire ou un mariage : on écoute la personne, et on introduit ce qui peut répondre à sa demande. Hier, j’ai fait une composition avec deux artichauts, un époisses et puis un soumaintrain, symbolisant la Bourgogne pour des gens qui habitent loin...

C’est le côté créatif du métier, alors...

Mélanie : Il suffit d’écouter les clients, de discuter avec eux, pour trouver le "petit truc" qui fera plaisir ou exprimera justement des sentiments.

Est-ce que vous pensez qu’il y a vingt ans , on aurait fait des compositions aussi originales ?

Mélanie : Alors, je suis assez à l’aise avec les clients, et je ne me gêne pas... Il y a un monsieur qui célébrait ses noces de crêpe ; je suis arrivée avec mes crêpes, le matin, pour faire ma composition... Il était ouvert là-dessus ; on a fait un plateau de crêpes avec des fleurs autour. Il était ravi, sa femme était ravie aussi ! On discute bien, on est ouvert... Je ne dis jamais non !

Ce sont les clients qui apportent le matériel associé aux fleurs, ou c’est vous ?

Mélanie : La plupart du temps, je leur demande de l’apporter. Ça dépend des circonstances. Pour le deuil, c’est plutôt la famille qui apporte.

À propos de deuil, quelles sont les qualités attendues d’une fleuriste face à une famille dans la peine ? Qu’est-ce que ça représente pour vous comme contraintes et comme enjeux pour l’aider à surmonter son deuil ?

Mélanie : Il faut vraiment savoir les accompagner, prendre le temps, être à l’écoute, vraiment ! Il faut qu’à partir du moment où ils ont validé la commande, ils n’aient plus à gérer les aspects matériels et se sentent sûrs d’eux. La commande va être respectée, ils pourront venir la voir avant la cérémonie ; ils doivent être rassurés.

Et arrive-t-il qu’en revenant, ils demandent des changements ?

Mélanie : Ils peuvent le faire, c’est clair... Mais ça n’arrive que très rarement.

Donc, c’est une profession de conseil ?

Cyril : Oui, et beaucoup d’empathie.

Changeons un peu de sujet... Moi, ce qui m’intrigue, c’est la conservation des fleurs. Combien de temps ça se conserve, les fleurs coupées en particulier ?

Cyril : Déjà, il faut acheter au bon endroit, au bon producteur, au bon fournisseur, et puis après, ce sont ces dames qui auront la tâche de les entretenir correctement... Il faut du métier !

Mélanie : Exactement comme pour un restaurant qui va conserver sa viande ou ses légumes. Il faut acheter régulièrement, pas énormément, pour pouvoir gérer en période de fête, en période de temps calme...

Et vous conservez en chambre froide ?

Cyril : Oui, on est un des rares fleuristes à avoir une grosse chambre froide...

Mélanie : On fait énormément la vaisselle pour changer l'eau des vases, nettoyer les vases, recouper les tiges... Selon les cas, certaines ont besoin d'être coupées en biseau, d'autres d'être écrasées ou coupées au sécateur. Ce sont des choses qu'on apprend en CAP ou BT. Chaque fleur est différente, et traitée de façon différente.

 

Avez-vous des pertes ?

 

Cyril : Ça dépend des semaines, mais on en a très très peu.

Vous passez vos commandes de fleurs en fonction du calendrier des années précédentes ?

Cyril : Oui, ça dépend des semaines ; il y a des semaines où on a beaucoup de clients, d'autres où ça n'était pas prévu mais où on a peu de clients. Ce n'est pas une science exacte, on s'adapte !

Et jeter des fleurs, pour vous, c'est un traumatisme ?

Cyril : Oui, si on peut en jeter zéro, c'est très bien... C'est par là qu'on a des résultats !

Existe-t-il des modes dans les fleurs ?

Mélanie : Oui, en ce moment on va être dans le français, beaucoup dans le champêtre ; avant, on avait des bouquets très formels.

Cyril : Maintenant, on va arriver sur la pivoine ; ça marche avec les fleurs de saison, tout simplement.

Y-a-t-il des fleurs qui ne sont plus du tout à la mode ?

Mélanie : Oui, mais il y en a qui reviennent, c'est un peu comme les vêtements. Je pense à un saintpaulia, ou une gloxinia, ou des bégonias : on nous les redemande...

Et est-ce partout en France ou en fonction du magasin que des fleurs, selon vous, marchent mieux que d'autres ?

Cyril : Je pense que c'est en  fonction du magasin ; après, il y a par exemple  les meilleurs ouvriers de France qui travaillent de la très très belle fleur, qu'ils ne vendent pas au même prix que la nôtre bien sûr, mais qui est très belle et sur laquelle ils s'axent. Nous, on est très bons mais très larges en choix, donc on ne peut pas avoir du très très gros et on n'a pas la clientèle pour avoir du très cher.

Comment recrutez-vous vos salarié·e·s ?

Mélanie : Il y a le CFA de la Noue qui n'est pas très loin. Quand ils ont des apprentis qui cherchent un employeur, ils les envoient vers nous ; à l'inverse, si on a besoin d'un apprenti, on va le leur demander. Il y a aussi beaucoup d'apprentis qui viennent d'eux- mêmes déposer un CV et une lettre de motivation. On fait un jour d'essai, deux-trois jours, ça dépend de ce dont eux ou nous ont besoin. On leur demande de passer un peu de temps avec nous, et on voit s'ils sont aptes ou pas... et eux, ils jugent aussi.

[Nous demandons à voir Mélissa, l'apprentie qui est là depuis 6-7 mois.]

Comment êtes-vous arrivée ici ?

Mélissa : Je suis en CAP de fleuriste, je me suis présentée au mois de juin et j'ai commencé le premier août .

Et ça vous a confirmée dans votre choix  de métier?

Mélissa : Oui tout à fait, avant j'avais fait un BTS "Négociation et Digitalisation de la Relation Client", mais je me suis posé des questions sur mon avenir ; en fait, je ne voulais pas faire ça, être en banque ou en assurance... et finalement, je me suis tournée vers un métier de création ; c'est de l'art, ce que j'ai toujours aimé, voilà pourquoi je me suis tournée vers le métier de fleuriste. Au départ, je n'était pas particulièrement passionnée, mais c'est venu de jour en jour, et je vais me tourner vers un brevet professionnel.

C'est le côté « artistique » qui vous a attirée ?

Mélissa : Oui c'est ça.

Vous pensez un jour ouvrir un magasin ?

Mélissa : J'aimerais bien... Je sais que c'est très dur, mais j'aimerais bien essayer quand même.

Est-ce que vous savez s'il s'ouvre beaucoup de magasins de fleuriste, s'il y en a beaucoup qui ferment ?

Cyril : Actuellement, ça ferme plus que ça n'ouvre.

Mélissa : Comme je vais faire un BP, je fais pas mal le tour... et il y en a pas mal  qui ferment, surtout au centre ville. 

Qu'est-ce que vous appréciez le plus dans ce métier ?

Mélissa : Ce que j'ai appris à aimer, c'est la relation client et le fait de prendre des commandes pour les deuils par exemple... C'est bien d'être aux côtés, émotionnellement, des personnes et de les accompagner. Et, comme j'ai dit, le coté créatif...

Si j'ai bien compris, c'est aussi un métier debout ; vous marchez aussi beaucoup ?

Mélanie : C'est ça ! C'est difficile à dire, mais je sais que les jours de fête, on fait 20 km.

Et au niveau des poids ?

Mélanie : Au niveau des poids, c'est pareil : il y a les vases, il y a beaucoup à porter, c'est très physique.

Avez-vous des scènes un peu pittoresques à nous raconter ?

Mélanie : L'année dernière, il y a une dame qui est venue chercher des jonquilles ; je lui montre, elle me dit : « non, c'est pas des jonquilles »... Eh bien, si ! Elle me dit : « vous n'avez pas grandi à la campagne, vous ne pouvez pas savoir »... On a parfois des anecdotes comme ça, mais il n'empêche qu'on prend beaucoup de plaisir à parler avec les clients ; on rigole beaucoup.

Vous leur apprenez souvent des choses ?

Mélanie : On leur apprend parfois des choses, mais il y a des clients qui ne veulent pas écouter. La semaine dernière par exemple, il y a une personne qui voulait du glaïeul... « Je suis désolée, je n'en ai pas ! la saison, c'est au mois d’août ».

« Comment ça ? Maintenant, on a internet : on peut avoir ce qu'on veut, quand on veut ».

Ben non, pas là !  Ils veulent tout, tout le temps...

Dernièrement, il y a une personne qui demande une pièce de deuil à 200 euros. « Je n'en ai pas, il faut commander». « Oui, mais là, l'enterrement est dans 5 minutes ! ». Dernièrement, une dame voulait annoncer sa grossesse à ses parents ; elle est venue avec des petites fraises, des petit choux, et m'a demandé de faire un bouquet pour sa maman avec ces choses-là, pour faire passer le message... J'ai trouvé ça super sympa ! Il y des petites anecdotes comme ça, c'est rigolo !

Pour en revenir à vous, Madame, vous avez des horaires un peu difficiles, comment ça se passe ?

Mélanie : On a des horaires très longs, 9h-19h, même si on a une pause entre midi et deux ; c'est très très long, ça prend toute la journée. On part de chez soi à 8 h 30 et on rentre à 19 h 30. Moi, ça ne me dérange pas, mais je comprends que ça soit difficile pour certaines personnes.

Mais ce n'est pas tous les jours de la semaine ?

Mélanie : Non, on a des jours de repos, comme tout le monde ! Nous, on a la chance d'avoir un week-end par mois, mais dans la convention ce n'est pas obligatoire. On travaille tous les 25 décembre, tout les 1er janvier, tous les 1er mai. Ayant un petit garçon de 5 ans, j'aimerais pouvoir être là le 25 décembre... mais j'adore trop mon travail pour ne pas ne pas être ici ce jour-là.

Quel est votre pire souvenir ?

Cyril : C'est quand le magasin a brûlé, il y a dix ans : une voiture est rentrée dedans, volontairement ; une voiture volée.

Mélanie : Pour moi ça a été un des meilleurs moments parce que l'équipe s'est vraiment soudée et du coup on s'est vraiment relevé ensemble.

Il y avait une raison, ou c'étaient des gens...

Cyril : On ne saura pas, l’enquête n' a rien donné. Le magasin a brûlé entièrement !

Vous avez été correctement couverts par l 'assurance ?

Cyril : Oui

Quel est votre meilleur souvenir ?

Mélanie : C'est quand on a reconstruit le magasin ; on a reconstruit quelque chose tous ensemble en s'écoutant les uns les autres... Ça a vraiment fait évoluer le magasin.

Cyril :  La cohésion d'équipe...

Mélanie : après, on a plein de souvenirs. C'est une entreprise assez familiale, on est tous... pas vraiment copains, mais assez liés. Quand on fait des super-fêtes ou une bonne Saint-Valentin, après on se détend, on passe des moments agréables, et c'est plein de petits moments comme ça. Nous sommes aussi très soudés, et c'est chouette. Les apprenties, quand elles ont leur examen, c'est un très bon moment aussi. Il y a 4 ans, Anaïs, qui était notre apprentie, a signé un contrat, et maintenant c'est ma collègue ; c'est chouette de la voir évoluer comme ça !

Vous avez du personnel masculin parmi les jeunes ?

Cyril : Il y en a mais c'est rare , on va peut-être en embaucher un comme apprenti pour l'année prochaine. Mais c'est un métier très féminin.

Y a-t-il des anciennes apprenties qui reviennent vous voir ?

Cyril : Oui, il y en a, ce n'est pas tout le monde, mais il y en a 2-3 qui reviennent nous voir. Les deux dernières — avant Mélissa  — reviennent nous voir, et une revient tous les 15 jours : elle vient voir son ancienne maître de stage.

 

Est-ce qui en a qui sont devenues vos concurrentes sur l'agglomération ?

Cyril : Non , elles sont allées ailleurs. Certaines ont changé de branche, mais au final, aucune concurrente !

Aimez-vous ce métier ? Pourquoi ?

Mélanie et Cyril : Pour plein de raisons, pour tout ce qu'on a dit avant, pour les contacts avec les clients, le conseil, pour le côté "création"... J'adore mon job, je ne pourrais pas m'en passer. J'adore le dessin , j'ai fait les beaux-arts, et avec les fleurs je retrouve ce que j'ai connu aux beaux-arts , les différentes matières, les différentes couleurs, les diverses compositions...

Et vous Mélissa, en tant qu'apprentie ?

Mélissa : J'ai appris à aimer le métier et j'ai l'intention de continuer !

En fondant votre entreprise ou en tant que salariée ?

Mélissa : En tant que salariée au début, puis plus tard j'aimerais bien...

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