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Un moment important à Quetigny ce 23 mars : le deuxième Forum citoyen pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, organisé par le Collectif départemental du même nom.

 

Après le succès du premier Forum tenu à la Maison-phare de la Fontaine d’Ouche en janvier, il fallait faire au moins aussi bien. Ce fut largement mieux en termes d’affluence : près de 400 participant·e·s (dont de nombreux jeunes) ont réfléchi, dialogué et manifesté leur solidarité avec le peuple palestinien massacré dans la bande de Gaza. Quant au contenu, il a été d’un très haut niveau de qualité.

 

L’ouverture du Forum par la première adjointe Isabelle Pasteur, représentant le Maire de Quetigny indisponible, a été particulièrement appréciée. Dans la belle salle Mendès-France que la Mairie avait gracieusement mise à la disposition du Collectif, son intervention a témoigné de l’engagement de la commune en faveur de la justice et de la paix, en continuité avec le vœu — voté à l’unanimité — du Conseil municipal et avec le rassemblement de la Place Centrale en novembre dernier.

 

qui a sans doute motivé, en partie, l’attaque du 7 octobre, tant ils sont nombreux (entre 5 et 10 000), maltraités, humiliés voire torturés, et détenus, pour plus de la moitié d’entre eux, sans jugement, sous un régime illégal d’exception ; 40 % des hommes palestiniens sont passés par la prison. Tout acte de politisation est considéré comme un délit terroriste. Politiquement, les forces sont affaiblies, très divisées entre elles et en leur sein.

  Le docteur Raphaël PITTI (en visioconférence, remplaçant le Dr ALBARQAWI) a considérablement ému l’assistance quand il a décrit la situation de chaos total, désespérante de misère et de souffrances ; ce médecin militaire, spécialiste de médecine d’urgence et de catastrophe, revient d’une mission de 16 jours dans les hôpitaux de Khan Younès, Rafah et Gaza qui ont été pour lui des plus durs de ses 30 années d’expérience : les blessures infectées, les amputations à vif, les évacuations impossibles de gens qu’on laisse mourir au sol, l’impuissance, l’exténuation des soignants… Une population déplacée, traitée pire que du bétail, exténuée, errante, dénutrie, vivant dans la rue, sans eau, sans hygiène, harcelée par les drones tournant nuit et jour. Pour lui, Israël est sorti des rails de l’humanité ; des actes forts et des sanctions sont plus qu’urgentes.

 

Les échanges suivant cette  table ronde ont permis l’intervention du public et aux experts de préciser leur point de vue :

• pour Raphaël PITTI, il y a pire que de tuer un homme, c’est lui enlever sa dignité. On peut encore faire bouger les lignes...

• pour C. MRAFFKO, c’est la société gazaouie tout entière qui est détruite, sans espoir ni  perspective politique ; l’opération du 7 octobre a été pensée pour faire peur et tuer ; la communauté internationale a trop laissé tomber la question palestinienne pour pouvoir proposer  quelque chose aujourd’hui ;  la société israélienne reste globalement  dans la vengeance génocidaire ; la solution  « à deux états » est hypocrite, permettant  de ne pas penser la suite.  

• pour S. LATTE ABDALLAH, une des clés se trouve aux Etats-Unis. D’ici l’élection de novembre, rien à attendre, et le choix entre le sénile Biden (« Genocide Joe ») et le démagogue Trump est terrible. Le Hamas n’est pas éradiqué et Israël n’est pas prêt à l’autodétermination des Palestiniens. Ce qui s’est vraiment passé le 7 octobre reste à écrire. Les victimes israéliennes sont beaucoup plus nombreuses que les chiffres officiels. Israël n’est pas une démocratie, mais cela reste inaudible en Occident. Les intrications économiques États-Unis / pays arabes sont telles que la question palestinienne ne peut émerger.

 

La pause, vers 17 heures, permit de se procurer divers produits palestiniens, des tracts d’information sur la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) et sur la formation prévue le 25 mai, de nombreux livres et brochures, et aussi de présenter le Collectif local….

 

 

Akli MELLOULI, sénateur « Les Écologistes » remarque que le mot « Palestinien » est nouveau au Sénat ! Le double standard est évident par rapport aux Ukrainiens ou aux Arméniens... La France n’est plus crédible tant elle est suiviste par rapport aux États-Unis. Elle ne livrerait pas d’armes, mais seulement des pièces défensives pour le « dôme de fer » . Le conflit n’est pas une guerre de religion, il n’y a que des intérêts en jeu.

Marius ESPOSITO, attaché parlementaire « Les écologistes », affirme que les murs finissent par tomber sous les coups de la volonté populaire. Face au génocide, on a une épidémie d’indifférence. Nous devons augmenter la pression populaire.

 

Les échanges et questions ont porté sur :

• Faut-il une puissance armée tierce pour parvenir à la paix ? Qui délogera les colons fanatiques armés ?

• Les droites  et  extrême droites  ont  repris  le  discours  du  conflit  de  civilisation  entre le bien et le mal  sur fond  de racisme antimusulman. Il nous faut ébranler les consciences, faire évoluer le rapport de forces. Le Hamas n’est pas Daesh, quelles que soient les horreurs dont il est responsable.  Il y a  un état colonisateur — qui ira au bout du génocide — et un peuple colonisé.

Le « terrorisme » et l’antisémitisme sont instrumentalisés. Nous devons relancer le boycott des produits israéliens.

• Il faut voir nos objectifs communs : le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, la solidarité internationale ; nous sommes les humanistes universalistes car nous pleurons tous les morts ; n’oublions pas Jérusalem-Est et les chrétiens de Palestine.

• Pourquoi pas de sanctions contre Israël comme contre la Russie ?  Et les J.O. ?  Va-t-on admettre le drapeau d’Israël  à la cérémonie d’ouverture ?

• Pourquoi la Cour pénale internationale ne peut pas entrer à Gaza ? Et les journalistes occidentaux ?

• Il y aura aux J. O. une délégation palestinienne, qu’Éric COQUEREL accueillera dans sa circonscription ; la pression populaire est très forte aux États-Unis et forcera Israël à bouger, d’autant que la situation économique est très mauvaise en Israël comme dans les pays arabes. On est dans le 3ème âge du capitalisme qui nous emmène de nouveau à la catastrophe. Israël est une théocratie avec des plusieurs nationalités. Les Palestiniens ont droit à un État, idée qui ne doit pas être abandonnée au profit de l’égalité des droits.

Laissons la parole à une participante pour conclure : «  C’est là qu’on s’aperçoit qu’il y a encore beaucoup à apprendre »…

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La première table ronde a réuni :

  Clothilde MRAFFKO, journaliste indépendante pour le journal Le Monde ; elle a insisté sur l’interdiction absolue, imposée par Israël, pour la presse internationale,  d’entrer dans la Bande de Gaza. Journaliste « sans terrain », elle doit donc travailler par téléphone ou par internet, ce qui est peu pratique, déshumanise les rapports, et permet en outre le repérage... et donc le ciblage, avec risque d’assassinat, de ses correspondants, soumis également aux coupures et aux bombardements ; il en résulte une information tronquée, déséquilibrée, désincarnée, au détriment des Palestinien·ne·s.

Stéphanie LATTE ABDALLAH, directrice de recherches au CNRS et à l’EHESS (École des Hautes Études en Sciences Sociales), historienne et politiste, spécialiste du Proche-Orient, a apporté l’indispensable dimension académique à l’événement ; elle a souligné l’importance de la question des prisonniers « de sécurité » en Palestine occupée 

À partir de 18 h 30, après une conférence de presse, boudée comme d’habitude par les « grands » médias locaux, place a été laissée à trois membres de la délégation de parlementaires français qui s’est rendue à Gaza début février.

 

Éric COQUEREL, député LFI – NUPES de Seine St Denis, en a été la cheville ouvrière au niveau parlementaire, tandis que Salah HAMMOURI et Hala Abou HASSIRA, ambassadrice de Palestine en France, ont permis sa réalisation grâce à leurs réseaux respectifs (Urgence Palestine et diplomatie). Visite très symbolique puisqu’aucun représentant officiel n’était entré dans la Bande Gaza depuis le 7 octobre. La rencontre avec l’UNWRA (agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens) et avec plusieurs médecins et humanitaires permet de penser que la famine est voulue et organisée, qu’il ne s’agit nullement d’en finir avec le Hamas mais plutôt avec le peuple palestinien, et que le génocide est largement commencé, tandis qu’aucune perspective politique n’est avancée.

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• Les peuples ne s’opposent pas naturellement entre eux, même quand ils ont des religions différentes, comme les Berbères dont certains étaient musulmans et d’autres Juifs.

• Le bilan carbone à Gaza est catastrophique : 280 000 tonnes de CO2 en 2 mois, l’eau et les sols dont dramatiquement pollués.

• Rabin est un des rares dirigeants d’Israël qui a compris que seule la paix permettrait de garantir la sécurité…

 

Questions inépuisables devant un auditoire passionné qu’il convenait cependant de... ne pas (trop) épuiser. La fin du Ramadan pour certain·e·s, la faim tout court pour d’autres, fit que tout le monde se retrouva à poursuivre les discussions autour de quelques spécialités traditionnelles judicieusement apportées par des membres du Collectif.

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