ou : quand le Maire de Dijon ignore le changement climatique
Dans un article très bien documenté et publié le 27 mars dans Dijoncter, les "Lapines Dijonnaises" reviennent sur la décision prise par François Rebsamen, en majesté, de ne pas construire les 11 maisons mitoyennes et leur voie d'accès dans les 1800 m² de jardin situés à l'angle de la rue de Larrey et de la rue Clément Marillier (quartier Eiffel).
Cette décision évoque celle (prise en 2021) de ne pas construire un petit immeuble de 13 logements bd Thiers, en face du lycée Carnot : il a été remplacé par un mini-square bardé de grilles, à peine visible. Mais aussi celle de renoncer, en 2022, à la construction de 10 maisons rue de l'Ile. Les jardins de Larrey, c'étaient 13 maisons. 10+11+13 égalent... 34 logements qui ne seront pas construits, 0,8 ha de terres préservées... c'est ballot !
Et pendant ce temps là....
le Maire, toujours en majesté, s'est montré / se montre intraitable sur :
- la construction avenue de Langres de l'immeuble de 307 logements « Garden State » de l'entrepreneur Guitty en lieu et place des Jardins de l'Engrenage, investi par les habitant·e·s du quartier pour en faire un lieu de loisirs et de jardins réellement partagés ; il achevait ainsi la bétonisation totale des avenues de Langres et du Drapeau (desservies par le tram, donc « pas de dent creuse » !) sans laisser un espace de verdure pour les habitant·e·s.
- le projet « Bruges 2 » (à côté de la Place du 1er mai) : 300 logements sur 5 ha d'espace naturel (il y a des jardins familiaux)
- le projet « jardin des Maraîchers » : 80 logements sur les terres maraîchères des Lentillères préservées depuis plus de 10 ans
- le projet « Berges du Suzon » : 85 logements sur 3 ha d'espaces naturels (inondables)
- le projet « Parc de Montmuzard » : 54 logements en abattant des arbres centenaires.
Soit 826 logements construits ou prévus sur des sites naturels au cours de ce mandat.
D'autres espaces sont encore en attente de décisions les concernant, comme le parc à l'angle des rues de Mirande et Jean-Baptiste Baudin.
François Rebsamen, en majesté, écoutera-t-il la volonté des citoyen·ne·s de préserver ces espaces, de tenir compte des besoins des habitant·e·s qui doivent faire face au changement climatique ? Préserver des zones naturelles pour diminuer l'impact des pics de chaleur est devenu une nécessité absolue. S'il veut montrer que la décision rendue pour les Jardins de Larrey n'est pas seulement une tromperie pour se faire passer pour un "écolo"-démocrate (« puisque c'est la volonté des habitants » dit Mme Koenders sur X à propos de Larrey), M. Rebsamen doit annoncer qu'il renonce à ces projets !
Et les habitant·e·s, elles et eux, n'ont pas dit leur dernier mot !
Or les procès en cours concernant les projets immobiliers de la Ville de Dijon donnent des signes alarmants.
Si le Maire abandonne quelques parcelles ici ou là, il n'a toujours pas renoncé :
- à poursuivre les Ami.es de l'Engrenage : déboutée au tribunal en 1ère instance après avoir porté plainte et réclamé 200 000 euros à l'association, la Ville de Dijon, condamnée à verser 1500€ à l'association pour les frais de justice, a fait appel de la décision illico.
- au projet Venise 2 (Berges du Suzon) : 3 recours ont été plaidés ce jeudi 18 avril devant le tribunal administratif, recours à l'initiative de 4 associations. La Ville de Dijon a plaidé contre ces recours.
Nos sources :
https://dijoncter.info/illusionistes-5400 (où s'expriment les "lapines dijonnaises")
Pour aller plus loin :
Construire autrement c'est possible :
https://reporterre.net/Resoudre-la-crise-du-logement-sans-artificialiser-les-sols-c-est-possible
Un article de UrbAlter à propos du site de Parvex qui devait être dédié à la construction de logements et accueillerait les réserves du Muséum d'Histoire Naturelle :
Voir aussi notre article sur le verger de Larrey
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